Chacun sait les problèmes qui peuvent surgir dans beaucoup de collèges, notamment citadins, en ce qui concerne l’habillement des jeunes filles.
La plupart des dirigeants des établissements, collèges ou lycées, sont en butte à des accoutrements féminins qui ne sont jamais que des appels au viol : là encore, pantalons taille basse d’où l’on voit la ceinture de string, voire plus, ou minijupes raz la moule, avec collants transparents.
Dans ces cas, surtout les banlieues dites chaudes, l’inquiétude des dirigeants est légitime, et leurs instructions drastiques sur la façon de se vêtir de ces demoiselles se justifient par leur action de prévention de toute agression à caractère sexuel.
Transportons-nous maintenant à Ézy-sur-Eure, bourgade aux portes de la Normandie, 90 km à l’ouest de Paris, 3000 habitants, relativement calme.
Prenons dans cette bourgade le collège Claude-Monet.
Pas un niveau extraordinaire mais, globalement, un collège bon enfant.
Prenons au hasard Garance, 13 ans et ½, élève en 4e.
Fin mai 2008, elle décide de s’habiller avec un ensemble offert par sa sœur aînée.
Un haut, une minijupe « ballon » au-dessus d’un leggings.
La CPE l’a interpellée, lui demandant de ne plus s’habiller comme ça car sa jupe était trop courte.
Je vous laisse juges de l’indécence de la tenue :
En plus dans la journée elle n'avait même pas des tongs mais des chaussures fermées, plates, genre ballerines.
Alors le lendemain je suis allée au collège.
J’ai parlé avec la CPE.
En fait l’air de rien elle convenait du fait que le leggings en-dessous faisait toute la différence.
Puis elle me dit : «Nous allons voir si nous pouvons en parler avec M. le Principal.»
Ok j’ai compris et la suite l’a prouvé : le principal la fout en fusible entre ses décisions à la con et les personnes concernées.
Elle est d’abord allée l’avertir de l’objet de ma visite. Presque 10 minutes.
Puis le principal me reçoit, avec elle à côté, qui n’a pas dit un seul mot, à peine un murmure quand je la prenais à témoin de ce que nous nous étions dit précédemment.
Je lui demande à lui aussi ce qu’est la signification de «tenue correcte» (en ayant fait le préalable : «Je comprends votre souci de préserver les gamines d’être des appels au viol face à leurs camarades garçons.» Ce con n’a même pas saisi la perche tendue, pour lui là n’était pas son souci majeur.)
Je vous passe les détails mais bref, il me dit qu’il est là question d’appréciation, donc forcément subjective.
M’énervait à tourner autour du pot, je lui montre la photo de Garance et je lui demande : «Et ça, c’est une tenue indécente ? C’est un appel au viol ?
- Oui, qu’il me répond, je trouve cette tenue choquante, extrêmement choquante.»
Choquée, je l’étais tellement que j’ai oublié de lui demander si son surnom était Tartuffe et/ou s’il avait été élevé chez les Jésuites !
Il m’a même prétendu que les profs de Garance aussi avaient été choqués, mais n’a pas voulu me dire lesquels…
L’ambiance n’était pas à la franche cordialité…
Bref je ne me souviens plus des termes qui ont suivi, je sais que je lui ai dit : «Vous voudriez semer l’esprit de révolte dans la tête d’une gamine qui est plutôt cool, vous ne vous y prendriez pas mieux !» mais au moment où je lui ai dit qu’il avait une sérieuse tendance à généraliser, je ne sais plus ce qu’il m’avait dit avant, il m’a quasiment foutue à la porte, genre «on n’a plus rien à se dire dans ce cas, vous me faites perdre mon temps», comme si j’étais une gamine mal élevée !
La CPE elle était minable à côté, je la plains la pauvre femme…
Après être sortie de son bureau, on traverse donc les bureaux des différentes secrétaires et à côté il y a la salle des profs, qui était ouverte. J’ai dit bien fort : «Et bien, j’en avais déjà l’impression de loin, mais c’est confirmé de près, votre patron est un con !»
Pas une voix ne s’est élevée pour le soutenir…