Fabriquer son encaustique

Il vous faut :

• 100 g de vraie cire pure d’abeilles

• 200 ml d’essence de térébenthine (*)

OU

• 1/3 de cire d’abeilles

• 2/3 d’essence de térébenthine

Mettez la cire dans un bocal (je prends un gros bocal à conserves, type Le Parfait), dans une casserole d’eau et faites fondre sur le feu.
Lorsque la cire est fondue, retirez-la du bain-marie.
Coupez la flamme (l'essence de térébenthine est inflammable).
Ajoutez-y peu à peu, en remuant vivement, l'essence de térébenthine. (Travaillez dans un local aéré.)
Peu à peu la solution devient pâteuse.
Attendez qu’elle se fige en laissant refroidir et c'est tout...
Vous obtiendrez un produit à la consistance crémeuse. Si vous le voulez plus liquide, mettez davantage d'essence.
Pour de grandes surfaces, il est préférable qu’elle soit encore un peu liquide… il suffira de la faire chauffer précautionneusement un peu à nouveau au bain-marie avant l’utilisation.
Appliquez avec un chiffon.
Laissez durcir.
Lustrez avec un chiffon doux et ça brille !
Ce produit ne contient aucune teinte et donc le naturel du bois transparaît.
Sa forte proportion de cire assure un brillant et une protection durables.

Cette encaustique rend un effet incomparable sur les poutres anciennes. Lesquelles poutres sont fréquemment ornées de dentelles par mesdames les araignées. Pour décourager ces dernières, préparez à part dans une petite casserole une décoction assez corsée de menthe (à peu près ¼ de litre) et ajoutez-la au mélange. Nos amies les araignées n’aiment pas ça du tout et iront broder ailleurs…

(*) Malgré son odeur très forte, l’essence de térébenthine n’est pas fabriquée à base de produits pétroliers, mais est une huile essentielle obtenue par purification puis par distillation de térébenthine, une oléorésine récoltée à partir des arbres résineux.

Je sens venir la question : « Mais où trouver de la pure cire d’abeilles ? »
Plusieurs pistes.
Chez un apiculteur, s’il l’a lui-même débarrassée de ses impuretés.
Chez un spécialiste fournissant les apiculteurs.
Sur certains sites internet ou autres magasins de produits naturels.

Pour mon cas, feu mon papa était apiculteur amateur (ce qui ne l’a pas empêché, certaines années fastes, d’avoir une quarantaine de ruches et de sortir 1 tonne de miel en une seule saison).
À 80 ans, il a cessé cette activité, trop fatigante pour son âge.
Son habitude était, après récolte, de fondre les résidus de cire, emplis de toutes sortes de résidus, comme malheureusement des abeilles mortes, dans de l’eau. Après refroidissement, un gâteau se retrouvait en surface. Il emportait ces gâteaux chez son fournisseur en matériel d’apiculture, et les échangeait contre des plaques de cire gaufrée, à savoir munies de pré-alvéoles, prêtes à être installées sur les cadres des ruches.
Donc, quand il a terminé son activité, il m’a donné plusieurs de ces gâteaux de cire impure, et même le vieux faitout servant à cet usage.
Pour la purifier, j’ai enrobé la cire cassée en morceaux dans un tissu. Puis j’ai mis le tout dans ledit faitout. J’ai posé sur ce paquet une brique, proprement lavée au préalable. Puis j’ai recouvert le tout d’eau et mis au feu.
Quand tout a été fondu – un certain, temps, quoi, mais je ne sais plus combien – j’ai laissé refroidir.
Et là s’est aussi formé un gâteau de cire, mais pure, cette fois, les impuretés étant restées dans le tissu.

Mon buffet breton en chêne avait séjourné trop longtemps dans un hangar assez humide.

Le voici à l'arrivée:

Et maintenant le voici après passage de mon encaustique et vigoureux lustrage (en premier plan, mon gendre et mon petit-fils, mais j'avoue ne pas avoir de photo du buffet requinqué seul):

PS : la jeune chienne d’une amie, sympathique et fofolle – la chienne, pas l’amie… – avait pris pour mauvaise habitude de ronger les pieds et croisillons des chaises en bois.
Prise d’une soudaine inspiration, je conseillai à cette amie de fabriquer cette encaustique et de l’appliquer sur ses chaises.
L’idée était bonne, la chienne n’a pas aimé le nouveau goût des chaises et a cessé de les ronger !